FNSEA-JA : « Nous sommes extrêmement conscients qu’il y aura la tentation d’un vote-sanction »
Hasard du calendrier, l'avenir du gouvernement Barnier se décide le soir même du lancement de la campagne JA-FNSEA pour les élections aux Chambres d’agriculture. Ce mercredi, 600 personnes sont attendues à Montignac-Lascaux (Dordogne) pour un premier meeting, dans un climat marqué par la reprise des manifestations et les prises de position sans filtres de la Coordination Rurale. Entretien avec Joël Fréret, éleveur et président de la FDSEA 24.
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TN. Le contexte actuel est dominé par un mouvement de colère des agriculteurs depuis déjà un an. Est-ce que cela fait peser un enjeu particulier sur ces élections ?
Joël Fréret. Oui : ce que l’on craint, à l’image de ce qui se passe au niveau politique en ce moment, c’est que les électeurs soient tentés par le changement et votent pour des listes et des personnalités avec un discours populiste et démagogique. Évidemment, on pense à la Coordination Rurale. Nous sommes extrêmement conscients qu’il y aura la tentation d’un vote-sanction. Par ailleurs, l’abstention, qui atteignait par exemple 60 % en Dordogne en 2019, pourrait aussi augmenter.
TN. Sur quoi allez-vous insister pour convaincre de voter pour votre camp ?
JF. Ce que nous allons nous acharner à démontrer, c'est que les gens qui ne sont pas aux manettes et qui ne connaissent pas les dossiers ne seront pas en capacité d’apporter des solutions ou de gérer une chambre. On ne s’imagine pas la connaissance, l’expertise et l’engagement que cela nécessite. Tout cela est d’ailleurs très mal valorisé, car les résultats sont longs à aboutir. Cette lenteur peut amener à penser que la FNSEA n’obtient pas de résultats et travaille mal. C’est faux. Nous voulons montrer aux agriculteurs qu’on est là, qu’on obtient des avancées, certes pas toujours suffisantes, mais que nous faisons un vrai travail. Il ne suffit pas de faire des coups d’éclats.
TN. Ce premier meeting a lieu en Dordogne, département plus ou moins “cerné” par des chambres gagnées par la CR [Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne, NDLR]. Faut-il y voir message ?
JF. Non, pas du tout. Ce lancement se fait dans le cadre des universités d’hiver des Jeunes Agriculteurs qui se tiennent partout sur le territoire français, et dont la date et le lieu sont posés plus d’un an à l’avance. Ça tourne entre départements, c’était simplement prévu comme ça. L’occasion était bonne d’accueillir ce meeting de lancement en Dordogne. L’actuel président de la chambre, notre tête de liste Jean-Philippe Granger, prendra entre autres la parole.
TN. Quelles sont d’ailleurs les revendications à l’échelle de votre département ?
JF. La Dordogne est un département très diversifié du point de vue des paysages et des productions, mais qui souffre de problèmes de rentabilité et de revenus. Pour que ces zones intermédiaires - ni zones de plaine ni de montagne, redeviennent dynamiques ces prochaines années, il faut des aides spécifiques.
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